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mot clé «partage»

L’exposition Innuendo a ouvert ses portes à Genève le 4 novembre. Elle réunit 7 artistes travaillant l’image fixe et animée autour d’« ...une réflexion sur la notion de fiction, perçue comme une construction de l’imagination et comme un jeu avec le réel ; sans toutefois prétendre aboutir à une quelconque définition... » Je n’ai pas vu l’exposition, mais, comme vous je peux voir le catalogue de l’exposition en ligne. C’est toujours çà et je pourrais m’en contenter. Je peux aussi décider de commander sa version papier et/ou être incité à me rendre à l’exposition.

Le catalogue est entièrement visible et consultable, tel un fac-similé de sa version imprimée, sur la plate-forme issuu. Cette pratique est réjouissante et mérite d’être signalée. Ce mode de consultation, de diffusion et de partage est typique des nouveaux usages engendrés par internet. Même s’il va faire grincer quelques vieilles dents, ce modèle va s’imposer de plus en plus.

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© Lorenzo Menoud, de la série Secours, 2010

Innuendo est organisée par NEAR - l’association suisse pour la photographie contemporaine - qui n’en est pas à son coup d’essai en matière de publication de belles photos sur internet. NEAR publie NEXT, une belle et généreuse revue mensuelle en ligne (toujours sur issuu). La dernière version (No25) est visible ici. Les expositions que je signale sur mon précédent billet, et bien d’autres encore, y sont mentionnées. Sur le site de NEAR, vous pourrez vous abonner à la newsletter qui vous signalera chaque nouvelle publication (mensuelle) de NEAR.

Béat Brüsch, le 9 novembre 2010 à 12.30 h
Rubrique: Regarder en ligne
Mots-clés: exposition , médias , partage , usages
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Les usages de la photo sont en constante évolution. Le recours de plus en plus fréquent à des images dites « d’illustration » fait de moins en moins l’objet de commandes spéciales aux photographes. Pour des raisons de commodité (choix, délais, prix), elles sont désormais choisies directement dans de gigantesques bases de données en ligne. lantanaCertaines de ces banques d’images existaient bien avant les possibilités offertes par internet. Mais c’est le développement du web qui a vraiment permis leur essor, créant simultanément une gigantesque demande ainsi que le véhicule idéal de sa diffusion. Les agences de presse (Associated Press, Magnum, Keystone, etc) ne sont pas « dans la cible » de ces nouvelles pratiques. Elles tentent bien de s’adapter, mais elles ont peut-être d’autres défis bien plus importants à relever...

Depuis 2 ans, suivant en cela des pratiques de l’internet qui évoluent dans le sens du partage (blogs, wikis, peer to peer, etc) ce marché subit une nouvelle révolution. Des banques d’images, basées sur des principes d’échanges simplifiés entre photographes (professionnels ou amateurs) et utilisateurs, voient le jour. Conséquence première : les prix sont en chute libre ! Voir cet article de Wikipedia à propos des nouveaux canaux de distribution, ainsi que de l’une de ces nouvelles agences : Fotolia. Jean-Christophe Courte fut l’un des premiers à nous rendre attentifs au phénomène, à travers ses article sur son blog Urbanbike, ici et là (liens cassés).

Aujourd’hui, suivant son exemple, je mets en ligne sur mon site photographiste.ch une page spéciale sur les banques d’images comportant des tableaux comparatifs et quelques conseils pratiques.

Je me rends bien compte, que beaucoup de photographes vont m’accuser de ruiner leur profession. Pourtant, je ne fais que relater des états de fait. Et contrairement aux autruches, je préfère garder la tête hors du sable. Cela aide à voir le danger et à se remettre en question. Il faut dire aussi qu’en tant qu’illustrateur et graphiste, j’ai déjà eu à subir ce genre de remise en question. Dans les années 80 je réalisais des illustrations de presse, participant à mon insu, à la fin de ce que d’aucuns appellent un « âge d’or de l’illustration » (j’y reviendrai). La presse subissait alors de profondes mutations. Les magazines et les journaux se transformaient rapidement en véritables entreprises commerciales. Le marketing entrait dans les rédactions et n’avait que faire de ces « artistes funestes » aux réalisations imprévisibles et démoralisantes pour les papillonannonceurs. Désormais on utiliserait des photos illustratives, soit au premier degré, soit pour réaliser des métaphores à 2 balles qu’un cerveau ramolli peut aisément comprendre. Et si on voulait tout de même un dessin pour faire chic, on irait dans une banque d’images. Là au moins on a un choix « clés en mains » et c’est moins cher. Donc... là, je connais. Mais ce n’était pas fini ! Au début des années 90, c’est l’informatique qui débarque, transformant profondément le métier de graphiste. Il a fallu basculer tous les savoirs vers l’informatique et au passage, apprendre à maîtriser un grand nombre de technologies qui étaient auparavant prises en charge par d’autres professions, comme l’imagerie, la typo, la reprographie, etc. Certaines de ces professions ont aussi été profondément modifiées, voire gravement sinistrées. Voilà, vous savez (presque) tout de mon parcours professionnel ! Ce n’est pas pour m’en vanter, c’est juste pour dire aux photographes que je comprends parfaitement leur situation actuelle. Pour eux, cela va être encore plus dur, car leur outil de travail s’est très rapidement informatisé en même temps qu’il se « démocratisait » à l’extrême.

Béat Brüsch, le 23 octobre 2006 à 00.50 h
Rubrique: Les nouvelles images
Mots-clés: amateur , banque d’image , partage , professionnel
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