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mot clé «musée»
Un instant de calme dans un monde de brutes.

Je viens de voir l’exposition Une ligne subtile consacrée au photographe japonais Shoji Ueda, au Musée de l’Elysée (Lien cassé). Ueda nous fait pénétrer dans un monde qui peut nous sembler étrange aujourd’hui. Sa sensibilité esthétique est marquée par une grande pureté formelle à laquelle nous sommes peu habitués. Mais cette apparente simplicité nous touche, car elle va vers l’essence des choses. Aucune froideur, comme on pourrait le craindre à cet énoncé, mais de la tendresse, de l’empathie, voir même une complicité quand l’approche se fait ludique. Ueda J’ai trouvé peu d’images de Ueda sur internet. Comme pour la plupart des grands photographes morts, il n’y a pas d’images dépassant le format du timbre-poste visibles en ligne. Les fondations se chargeant de leur postérité veillent au grain ! On peut consulter quelques petits diaporamas avec de toutes petites images sur le site du Musée Shoji Ueda. Il semble que peu de livres soient disponibles. Bref, il ne vous reste plus qu’à aller voire cette exposition...

Béat Brüsch, le 3 décembre 2006 à 17.55 h
Rubrique: Voir de ses yeux
Mots-clés: musée , photographe
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Noyau 1Environ 120 peintures, à peine plus grandes qu’une carte postale, constituent le Musée réduit de l’art visuel suisse. Réalisé par l’illustrateur Noyau, il prend place et se visite dans un container bleu.
L’artiste a reproduit à la gouache, les oeuvres de bon nombre d’artistes visuels suisses de ces 100 dernières années. Son choix s’étend, entre autres et en toute subjectivité, de Ferdinand Hodler à Thomas Hirschhorn, en passant par Félix Valloton, Cuno Amiet, Alberto Giacometti, Paul Klee, Meret Oppenheim, Le Corbusier ou Markus Raetz. Il y a même des reproductions de performances, comme celles de Roman Signer ou des images extraites de films ou vidéos de Jean-Luc Godard ou de Pipilotti Rist.
Un ensemble aussi hétéroclite d’oeuvres d’art, devrait poser problème. Ce n’est pas le cas, car Noyau n’a pas cherché à imiter les styles, les manières ou les matières des « artistes invités ». Il a traité ses images à travers son regard et sa technique personnelle. Si l’on n’est pas prévenu, on se retrouve devant un ensemble d’images très cohérent, un peu comme devant les pages d’un carnet intime visuel. Ce n’est qu’après un instant qu’on se rend compte que telle ou telle image, et finalement toutes, nous rappellent quelque chose !
Cette mise à plat apporte une vision apaisante et forcément réductrice, car les ambitions des artistes originaux se sont évanouies. Il ne reste plus que le sujet, qui dans l’oeuvre originale n’était souvent que le prétexte à l’exercice de l’art. Le talent de Noyau donne évidemment une existence différente à ces oeuvres. Et le démontage qu’il opère, nous permet aussi de mieux comprendre de quoi est faite une oeuvre d’art. Noyau 2 Noyau 4 Noyau 6

Le Musée réduit a été présenté pour la première fois au Festival Fumetto de Lucerne cette année. Il vient d’être montré également à Lausanne dans le cadre du Festival BDFIL (lien cassé). Yves Nussbaum, dit Noyau a 43 ans. D’origine neuchâteloise, il est établi depuis 20 ans à Zürich. Il dessine des albums de BD et réalise des illustrations pour des magazines. Il enseigne l’illustration à la Hochschule für Gestaltung und Kunst de Lucerne.

Béat Brüsch, le 20 septembre 2006 à 22.25 h
Rubrique: Voir de ses yeux
Mots-clés: musée , peinture
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