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Exposition

Le Musée suisse de l’appareil photographique de Vevey présente sa nouvelle exposition : La révolution numérique.

Cela fait 40 ans que l’électronique s’est peu à peu invitée sur les appareils photographiques. Mais, le remplacement du film argentique par un dispositif numérique au moins aussi performant est bien plus récent : c’est vers 2003-2004 qu’un renversement des technologies s’opère. Par renversement, nous entendons qu’une majorité des acteurs se convertissent à ces nouvelles technologies. Depuis, nous assistons au développement fulgurant du numérique, de ses usages et de sa dissémination.

La photo numérique a-t-elle, pour autant, déjà une histoire ? Selon André Gunthert, qui présentait une conférence sur cette question, en avril 2008, dans ce même musée, il n’existe pas de véritable histoire de la photographie numérique. Deux ans et des milliards de pixels plus tard, ce constat est-il toujours valable ? Sur le plan théorique, il est probable que les bouleversements gigantesques auxquels nous assistons en direct ne nous permettent pas encore de prendre suffisamment de hauteur... L’élaboration de théories nouvelles - et surtout leur large acceptation - est rendue plus difficile par la prégnance de concepts élaborés à l’époque argentique. [1]

Néanmoins, l’exposition qui vient de s’ouvrir à Vevey nous prouve que l’histoire de la photo numérique, sur le plan du matériel et de la technique, est déjà foisonnante, malgré ses débuts récents. Les appareils rassemblés ici nous font voir toute une histoire des techniques, dont on avait (déjà !) un peu oublié les détours, les culs de sac et les réussites. Si certains appareils nous font sourire, tant ils paraissent lourdauds et peu performants, d’autres nous étonnent par leur côté visionnaire. Bien sûr, cet aspect visionnaire ne se voit qu’après, quand les choix technologiques et commerciaux successifs montrent le cheminement d’une idée vers son succès. Comme toujours, la prospective est un métier difficile.

Quelques repères et dates...

1965. Première photographie numérisée connue.

Cette image a été réalisée au moyen de petites bandelettes de papier colorées et collées à la main sur un grand panneau. Chaque papier affichait une couleur digitalisée, transmise par radio depuis une sonde en orbite autour de Mars. Détails ici.

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© Nasa Images
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1975. Steven J. Sasson, chercheur chez Kodak

réalise le premier appareil de prise de vue numérique en combinant 3 technologies existantes : un convertisseur analogique-numérique Motorola, un appareil photographique Kodak et un capteur CCD Fairchild. 3,6 kg pour produire une image de 100 x 100 pixels.

1981. Sony met au point la première caméra Mavica

dont le film est remplacé par une vidéo analogique arrêtée (still video). Les données sont enregistrées sur une disquette magnétique. La même année, Sony lance la disquette 3.5 pouces, qui fit la carrière que l’on sait (et dont on vient d’annoncer la fin de la production pour mars 2011).

Il est intéressant de noter à ce stade que les principes essentiels des technologies actuelles de postproduction de photos ont été mis au point bien avant que les capteurs numériques n’arrivent sur le marché. Toute l’industrie graphique avait déjà « fait sa révolution », avec l’apparition de la photocomposition (dès les années 70), puis des scanners permettant de reproduire digitalement les photos argentiques. Le développement d’ordinateurs de plus en plus performants, munis de logiciels de mise en page et de traitement d’images a scellé « la marche en avant du progrès ». Dès 1990 le logiciel Photoshop voit le jour et permet aux aficionados de découvrir les joies de la manipulation des images [2]. Quand la photographie numérique a été suffisamment performante, elle a pris sa place tout naturellement (comme un chaînon manquant !) dans cette chaine de production graphique déjà parfaitement rodée. Cette rapide intégration a surpris plus d’un photographe professionnel.

La transmission rapide des images est un autre élément déterminant du succès de la photo numérique. Jusqu’alors, le bélinographe avait été très utilisé par les agences de presse, et cela, dès les années 40. En 1984, à l’occasion des Jeux olympiques de Los Angeles, Hasselblad met au point un dispositif très performant (pour l’époque) de transmission des images. Mais, dès 1990, la naissance du World Wide Web change radicalement la donne. La transmission de photos n’est alors plus réservée aux agences de presse et se met à la portée de pratiquement tout le monde, ce qui aura aussi pour conséquence de donner le jour à un développement important de pratiques amateurs jusqu’alors inédites.

C’est donc à partir de 1990 que tout se précipite.

Outre la naissance de Photoshop, on y voit apparaitre le premier appareil entièrement numérique, le Fotoman de Logitech qui affiche 320 x 240 pixels directement sur l’écran de l’ordinateur. Cette faible résolution ne permet pas vraiment une utilisation professionnelle, mais il ouvre une perspective, il montre ce qui pourrait être un chemin vers quelque chose qu’on percevait dans le très lointain. [3]

En 1991 Kodak lance le système DCS.

Il s’agit d’un Nikon f3 muni d’un dos numérique à capteur CCD relié à une unité de stockage avec batteries et écran de visualisation. Ça commence à prendre forme, mais c’est encore lourd ;-)

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© Musée suisse de l’appareil photographique Vevey

Toujours autour des années 1990, on assiste à la naissance de divers procédés de prises de vue basés sur l’utilisation d’un scanner en guise de dos pour des chambres techniques en grand format (Sinar). Le procédé ne permet évidemment pas l’instantané, il est lourd, lent et cher. Beaucoup de photographes de studio continuent de photographier sur du film grand format qui est ensuite scanné pour répondre à la demande des clients qui prennent goût aux avantages du traitement numérique.

1992. Le Photo CD.

Le CD-ROM, apparu en 1985, servira de base à Kodak pour le développement du Photo CD. Pendant quelques années, ce service qui scanne les photos argentiques pour les stocker, les lire et les traiter sur un ordinateur sera une passerelle très fréquentée pour accéder à des photos de provenance argentiques en haute résolution sur un ordinateur.

Dès 1995 apparaissent les premiers appareils numériques

s’adressant au grand public. Peu performants à nos yeux d’aujourd’hui, ils restent chers et s’adressent donc à des passionnés de technique. Mais le petit miracle de l’image qui apparait instantanément sur le petit écran incorporé fait son effet, tout comme sa disponibilité immédiate sur son ordinateur. En quelques années l’industrie met au point des appareils de plus en plus puissants et - grâce à une diffusion élargie - parvient à abaisser le prix des appareils.

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Un Mavica de 1998
© Musée suisse de l’appareil photographique Vevey

De cette époque datent différentes approches des systèmes de visée. Ceux-ci ont une importance, non seulement sur le confort et les performances, mais aussi sur les prix et, finalement, sur les catégories de public auxquelles ils s’adressent. Le viseur optique traditionnel fait souvent partie de l’équipement de base, mais il est moyennement apprécié et on lui préfère généralement la visée directe au moyen de l’écran. C’est ce double système qui équipe encore la plupart des appareils d’entrée de gamme. Mais le besoin d’une visée reflex se fait sentir. Pour pallier à la difficulté de sa réalisation (et aux prix qui en découle), on voit apparaitre des appareils « bridge » qui procurent une vision de type reflex (c. à d. à travers l’objectif) mais en vidéo, à la place d’une vision optique directe. Ce système ingénieux a été, à mon avis, injustement décrié par des puristes et on n’en trouve plus guère aujourd’hui. Les vrais appareils reflex , chers, finiront par séduire les amateurs-experts tout comme les pros. Mais ce n’est que récemment que l’industrie est parvenue à proposer des appareils reflex permettant aussi de viser au moyen de l’écran.

En 1999 apparait le reflex numérique Nikon D1.

Avec son capteur de 2,74 mégapixels (battu en brèche aujourd’hui par le moindre des camphones ;-) on le considère comme le premier reflex de niveau professionnel. C’est vers cette époque que débute une course vertigineuse aux performances. La concurrence acharnée que se livrent les différentes marques en laissera quelques unes sur le carreau.

C’est entre 2003 et 2004 que les préférences technologiques

des amateurs comme des professionnels basculent vers le numérique. Il est intéressant de constater ici que c’est le développement des appareils amateur qui a mené à la réalisation des appareils reflex performants s’adressant aux professionnels. (Dans beaucoup d’autres domaines industriels, on prône un modèle inverse, qui va des matériels de pointe pour les pros vers des applications grand public.) Les photojournalistes, pressés par leurs rédactions, sont les premiers à s’en servir. Mais ils n’y croient pas trop et doublent encore souvent leurs prises de vues en argentique. Du côté des appareils de studio, les dos numériques bénéficient des mêmes progrès technologiques et deviennent extrêmement performants, atteignant parfois les 50 millions de pixels. Leur dimension de 6 cm de côté permet de diminuer le format des chambres à banc optique.

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Le photographe Alec Jackson lors d’une compétition de golf le 6 septembre 2008, transportant un double équipement argentique et numérique
© Bernard Menettrier

Pour bien comprendre les phénomènes qui ont contribué à l’émergence du numérique, il faut aussi prendre en compte des aspects techniques peu visuels, mais qui sous-tendent tout son développement. Par exemple, la constante augmentation de la puissance de traitement des ordinateurs ainsi que des capacités de stockage ont été déterminantes. L’histoire des logiciels, très peu spectaculaire aussi d’un point de vue visuel, est un pan de cette histoire qui reste à étudier.

Les moins jeunes des visiteurs éprouveront un étonnement bizarre en découvrant cette courte tranche d’histoire. De revoir dans une perspective historique, des objets qu’ils ont côtoyés, sinon utilisés, procure un étrange sentiment : celui d’avoir participé un tout petit peu à l’histoire ;-) Les plus jeunes pourront mesurer que des objets qu’ils considèrent comme allant de soi ne sont guère plus âgés qu’eux.

L’exposition présente une vidéo faite d’interviews d’une dizaine de photographes de l’USPP (Union Suisse des Photographes Professionnels) au sujet de leur première photo numérique. Ces quelques témoignages sans prétention, sont toutefois très révélateurs de l’état d’esprit, fait de retenue et de réticence, qui a présidé à l’adoption du numérique par les pros. Les amateurs, qui certes n’avaient rien à perdre, n’ont pas fait tant d’histoires ;-) La plupart n’avaient d’ailleurs jamais pratiqué l’argentique auparavant. La vidéo est visible sur YouTube en 2 parties.

Son objet étant en plein développement, l’exposition s’ouvre à quelques développements actuels autour de l’imagerie numérique. C’est ainsi que des travaux de divers chercheurs sont présentés et animés par des démonstrations... interactives ! Particulièrement remarquables, sont les expériences du Laboratoire de communications audiovisuelles de la Faculté informatique et communications de l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne) qui portent sur des développements dans le domaine de la réalité augmentée ou sur la photographie dans l’infrarouge proche permettant la correction instantanée et automatique d’imperfections du visage. L’Imaging & Media Lab de l’université de Bâle présente, pour sa part, des travaux permettant de restituer les couleurs originales d’anciens tirages couleur qui, comme tout le monde a pu le constater, disparaissent irrémédiablement. (J’entends d’ici hurler les chercheurs en histoire visuelle ;-)

Je reviendrai peut-être ultérieurement sur cette partie de l’exposition, mais en attendant, je vous invite à découvrir par vous-mêmes les expériences évoquées ci-dessus et d’autres encore, directement au musée.

Signalons qu’à l’exception de la partie traitant des recherches actuelles, ce nouveau dispositif d’exposition est appelé à durer, car il est la première partie d’une refonte plus générale du musée. L’exposition dans sa forme actuelle est visible jusqu’au 31 décembre 2010.

Notes:

[1] D’une façon très très généralisée, on peut dire que les théories reposant sur l’indicialité bénéficient d’un nouvel éclairage depuis l’émergence du numérique, sans que ce soit là la raison principale de leur remise en question. Quelques liens pour approfondir cette question :
Au doigt ou à l’oeil ? - Etudes photographiques - André Gunthert
La part du visible ou la valeur indicielle de la photographie dans le savoir historique - L’Atelier du LHIVIC - Martine Robert
La retouche numérique à l’index - Etudes photographiques - Tom Gunning

[2] Pour moi, cela a correspondu à l’essoufflement d’un « marché » de l’illustration et m’a permis de prolonger, à travers la photo, mes activités de faiseur d’images. Cela peut expliquer ma liberté vis-à-vis des tabous liés la retouche ;-)

[3] J’en ai possédé un et j’ose à peine avouer que je l’ai jeté à peu près en même temps que mes câbles SCSI et mon lecteur SyQuest !

Béat Brüsch, le 11 mai 2010 à 01.46 h
Rubrique: Voir de ses yeux
Mots-clés: exposition , musée , numérique , recherche
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Alexa Meade

J’ai été bluffé l’autre jour quand j’ai découvert les étranges peintures d’Alexa Meade. De prime abord, ses portraits semblent répondre à des canons de la peinture illustrative américaine, souvent pratiquée dans les années 60 dans la foulée de Norman Rockwell. Il s’agit d’une peinture aux coups de pinceau bien apparents, d’allure libres et spontanés, mais en fait parfaitement maitrisés. Les volumes, les ombres et lumières sont en général bien marquées et peuvent trahir une origine photographique du modèle. Mais bon, rien de neuf. Puis, en regardant quelques sujets, j’ai rapidement pensé à des images réalisées avec un logiciel tel que Painter.

J’ai pas mal pratiqué ce logiciel de peinture dans les années 90, lorsqu’il a fallu basculer ma pratique d’illustrateur vers l’informatique. [1] Painter se proposait de reproduire de nombreux effets des médias traditionnels (peintures à l’huile ou acrylique, gravures, lavis, aquarelles, pastels, crayons divers, etc). Attention, il ne s’agissait pas de simplement plaquer une texture sur une image photographique pour faire illusion. Les textures étaient bien là, mais elles interagissaient avec des outils dument paramétrés pour cela. Le logiciel s’en tirait plutôt bien et pouvait faire illusion, surtout entre les mains de quiconque connaissait le maniement du média naturel à imiter et n’était pas rebuté par son interface. Celle-ci devenait, en effet, foisonnante dès qu’on quittait les réglages par défaut des outils. Dit en passant, le fait de reprendre toutes les composantes du comportement d’un outil donnait la mesure des mille détails que notre cerveau est capable de gérer dans leur conduite, sans que nous nous en rendions vraiment compte. Comme il est difficile de dessiner avec une souris (essayez de dessiner avec une patate dans la main !), il fallait, bien sûr, disposer d’une tablette graphique sensible à la pression. Une des étonnantes possibilités de Painter était de pouvoir cloner une image (une photo !) en la reproduisant au moyen l’outil de son choix.

Revenons aux images d’Alexa Meade. À voir certains effets de lumière et ce rendu des volumes proches de la photo (les peintres de la Renaissance ne faisaient pas pareil ;-) je pensais bien être en présence de travaux réalisés en clonage de photos avec Painter. Mais j’ai tout de même été étonné de découvrir des yeux et des cheveux avec un rendu photographique... Tiens, l’image n’est pas terminée... ou bien, peut-être ne sait-elle pas dessiner les cheveux ?

En fait, vous l’aurez deviné, Alexa Meade ne s’encombre pas plus d’un logiciel de peinture que d’une toile. Elle peint directement sur ses modèles. Il ne s’agit pas, comme c’est le cas pour la plupart des peintures corporelles, de simples à-plats de couleurs ou de motifs, étrangers à l’anatomie, plaqués sur un corps humain pris comme support. Ce que cette peinture veut nous montrer, c’est... la peinture. Ou une image de la peinture. Les personnages sont, en quelque sorte, réinterprétés sur l’« objet » en 3D, avant que la prise de vue n’opère sa mise à plat en 2D pour parachever l’illusion. Cela se fait selon des canons culturels forts, ceux d’une technique picturale vigoureuse, propre à orienter notre regard vers une interprétation « en peinture »... pour mieux nous mystifier ensuite en nous plongeant dans de vertigineuses apories visuelles.

Ce référencement à la peinture nous oblige à redéfinir certaines frontières de nos perceptions. Quelle est la part culturelle de notre intelligence visuelle ? Comment se construit une vision en 2D et comment comprenons-nous les objets que nous voyons ? Le filtre culturel - au sens large du terme - me semble très prégnant dans le cas de ces recherches, car nous ne voyons plus ces portraits de la même façon après que le procédé nous a été révélé. Bien que notre regard soit encore troublé, nous tendons tout de même à percevoir une personne peinte plutôt que son portrait peint. Le fait que le dispositif s’applique à des personnes et à leur portrait n’est pas étranger à la force de l’expérience que nous en retirons. Notre regard est bien plus aigu et plus engagé lorsqu’il se pose sur des personnes plutôt que sur des objets inertes.

Je relève un détail technique intéressant. Dans une peinture « normale », c’est à dire appliquée sur son support définitif en 2D, le peintre doit gérer les nuances de couleurs pour rendre compte des réalités selon 3 données : la couleur intrinsèque des « objets », la forme et le volume de ces « objets », leur éclairage (ombres et lumières). Dans les peintures que réalise Alexa Meade, seul le premier point (la couleur) est important, les autres pouvant rester approximatifs. En effet, le second (forme et volume) est donné par l’« objet » qui est le support de la peinture, alors que le troisième (éclairage) est pris en charge par la prise de vue. Cela a pour conséquence que les « objets » (les personnages) ainsi peints conviennent à n’importe quelles conditions de prises de vue sans que leur rendu ne soit ressenti comme faux. C’est l’éclairage - et non la peinture - qui marque les ombres et lumières permettant de « ressentir » les objets de la scène.

Alexa Meade expose les tirages photo de ses portraits, mais propose également ses installations au public de ses expositions. On peut se demander quelle est la part la plus importante de cette oeuvre. Sont-ce les reproductions photographiques des mises en scène ? Ou faut-il préférer les installations qui montrent tout le dispositif ? Je pense que le tout est indissociable. Les portraits dans lesquels l’illusion est presque parfaite ne seraient rien si on ne connaissait le dispositif qui a présidé à leur réalisation. D’autres images, qui font voir un personnage peint placé dans un environnement explicitement photographié, mettent bien en évidence ce questionnement entre réalité et apparence. Ce sont aussi ces images qui font le plus immédiatement penser à un traitement logiciel. De nombreux artistes contemporains ne créeraient pas leurs installations de la façon dont ils le font si la photographie (ou la vidéo) ne pouvait en garder un témoignage. Cette trace n’a pas qu’une valeur documentaire, elle est souvent l’unique possibilité rémunératrice.

Un aspect qui me gêne un peu, est qu’avec un personnage peint, l’artiste propose parfois plusieurs prises de vue différentes. Je pense qu’il y a là, au sens traditionnel de l’oeuvre artistique, qui se doit d’être unique (ou à tirage limité), un certain laisser-aller, un manque d’« autorité artistique ». Dans la création d’images, il est important d’opérer des choix : il faut éliminer toutes les images redondantes et n’en garder qu’une, celle qui correspond le mieux à la vision que l’artiste veut (doit) imposer. Ce n’est pas au public de choisir. Cette étape est capitale - et difficile ! - quand l’informatique permet un foisonnement de variantes tout aussi tentantes et distrayantes les unes que les autres.

Alexa Meade a 24 ans. Elle vit à Washington DC. Elle a oeuvré dans la communication politique. C’est là qu’elle dit avoir eu envie de rendre compte des tensions entre la perception et la réalité. Elle n’a pas de formation artistique proprement dite (peu importe d’ailleurs !). Elle se consacre à ses recherches artistiques depuis à peine plus d’une année et connait un certain succès, en particulier dans la blogosphère. Elle expose dans quelques galeries depuis 2009. Sa prochaine exposition importante se déroulera au mois d’avril 2010 à la galerie Postmaster à New York. D’autres images sont à voir sur son site, ici.

Notes:

[1] J’utilise l’imparfait, mais ce logiciel existe toujours ...

Béat Brüsch, le 24 mars 2010 à 23.41 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: dispositif , peinture
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Une nouvelle fois, une photo de presse retouchée fait débat. Cette fois, l’histoire est exemplaire, car elle met parfaitement en lumière certaines contradictions dans les usages et l’appréciation de la photo à l’ère numérique.

Le jury du WorldPressPhoto disqualifie après coup le photographe Stepan Rudik, lauréat d’un 3e prix au récent palmarès. Il est apparu au jury que le photographe avait effacé un élément sur une de ses photos. Le règlement du concours précise que « Le contenu de l’image ne doit pas être altéré. Seule une retouche conforme aux standards couramment acceptés dans la profession est acceptée. » [1] Signalée par Sébastien Dupuy, reprise par André Gunthert, l’affaire fait grand bruit sur le blog PetaPixel, si l’on en juge par le nombre de commentaires et des positions tranchées qu’ils révèlent.

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La photo originale
© Stepan Rudik
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La photo primée puis disqualifiée
© Stepan Rudik

La retouche (le bout de pied flou d’un personnage à l’arrière-plan, derrière la main bandée) qui lui vaut sa condamnation est infime et concourt à une meilleure lisibilité du sujet, alors que les autres traitements appliqués à l’image, qui ont un effet bien plus décisif sur son expression, seraient tolérés. L’image de départ est en couleurs, un peu floue, cadrée large et à la va-vite. Pas sûr qu’elle figurerait dans un livre de souvenirs, tellement elle est banale. Qu’à cela ne tienne, on va la rendre intéressante... Un recadrage conséquent, un traitement en noir/blanc avec un grainage « garanti argentique » et un gros coup de vignettage bien charbonneux va transformer cette photo en un document dramatique, digne des terrains de conflits les plus cruels. Ce photographe est un artiste, il a transformé un petit bobo d’un dimanche après-midi de castagne en une méchante blessure qui vaudra sûrement une médaille de guerre à sa valeureuse victime ainsi que le prix Pulitzer à son auteur ! Je me pince, tout cela est parfaitement toléré ! Alors que la suppression d’un petit élément qui n’apporte strictement rien sauf à parasiter la lecture de l’image, n’est pas admise ! On marche vraiment sur la tête.

La décision du jury illustre bien le désarroi d’une profession (et d’une partie du public) qui s’accroche à des repères d’un autre temps. On constate cela dans de nombreux domaines où l’informatique, les réseaux et les flux de données remettent en question bien des modèles ! À l’heure où les logiciels de traitement d’images autorisent une si grande maitrise de leur apparence, on ne peut plus fixer des règles du jeu basées sur un état de la technique (et des croyances) totalement dépassé. En recadrant, le photographe a supprimé de l’image plusieurs personnes, cela n’est pas grave, mais on le sanctionne au prétexte qu’il a effacé un morceau de pied (d’ailleurs flou et difficilement identifiable). Pourquoi accepter des recadrages qui peuvent fortement modifier cette « vérité » dont se targuent les fondamentalistes ? Et pourquoi diaboliser une petite retouche qui n’attente en rien à cette prétendue « vérité » ? Dans un commentaire à son billet, André Gunthert pense que c’est « ...l’ensemble des altérations qui a motivé la disqualification » et que la retouche, s’appuyant sur un article clair du règlement, n’a été évoquée que parce qu’elle permettait d’éviter d’argumenter un débat bien plus compliqué autour des autres traitements apportés à l’image. Il a probablement raison, mais cela ne change rien au fond. Outre le manque de courage du jury, cela montre, une fois de plus, que le débat sur les vieilles croyances autour du statut de vérité des images photographiques n’est pas prêt d’être abordé.

La posture intégriste du jury fait peu de cas de l’éthique dont doit pouvoir se targuer un photographe de presse. Telle la présomption d’innocence, l’honnêteté du photographe de presse ne devrait-elle pas être une disposition préalable ? J’ai déjà eu l’occasion de m’offusquer de cette pratique inquisitoriale consistant, de la part d’un jury, à réclamer les fichiers RAW d’une photo, afin de contrôler l’intégrité de l’image livrée. Mais de qui se moque-t-on ? A l’image du web, qui n’est bien sûr qu’un repaire de « pédophiles-nazis-maffieux », verra-t-on bientôt le discrédit jeté sur tout photographe usant d’un logiciel de traitement d’images ? Va-t-on obliger les photographes de presse à réaliser leurs photos uniquement avec un appareil agréé, dûment plombé par un technicien assermenté et dont les photos ne pourront être recueillies que sous contrôle notarial ?

Dans les critiques aux photos de presse, on reproche souvent leur esthétisation. C’est mal, l’esthétique ? Ne confond-on pas quelques fois l’esthétique avec la clarté ou la lisibilité d’une image ? Certains pensent qu’une prise de vue n’est que le scan d’une vérité visuelle à un instant donné. Ceux qui s’imaginent qu’il suffit de viser et presser sur le déclencheur pour rendre compte d’une vision objective n’ont probablement jamais réalisé une image digne de ce nom. Une image, cela se travaille. Avant la prise de vue, pendant et après. Pour beaucoup, c’est l’« après » qui pose problème. Les (vrais !) photographes sont des auteurs. Cet « après » est pour eux une phase de réflexion permettant de préciser des intentions, de souligner ce qu’ils ont ressenti et qu’ils voudraient montrer. Reproche-t-on à un auteur de texte de choisir ses mots ? Lui demande-t-on de ne pas se relire ?

Sous diverses pressions (commerciales, disponibilité des techniques, soucis de perfection, besoin de reconnaissance de leurs auteurs, etc) les photographies sont en train de changer de statut. Elles ressortissent de plus en plus du domaine de l’illustration - anathème suprême, pour certains ! Ce sont probablement les mêmes qui voudraient que les journalistes ne relatent que des faits, « objectivement », sans donner dans le commentaire et sans laisser apparaitre leur conscience.

Je précise que j’apprécie peu les traitements spécifiques que Stepan Rudik a fait subir à ses photos pour les rendre « intéressantes », mais je me battrai pour qu’il puisse continuer à le faire. (Oui, c’est une citation détournée ;-)

Notes:

[1] « The content of the image must not be altered. Only retouching which conforms to the currently accepted standards in the industry is allowed. »

Béat Brüsch, le 7 mars 2010 à 19.10 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: WorldPressPhoto , photojournalisme , retouche , éthique
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Mon billet consacré à la petite fille brûlée au napalm vient de dépasser les 10’000 consultations. Il figure largement en tête de la fréquentation de ce blog. (Les suivants n’affichent que 6900 et 3900 consultations). Le reportage qu’Arte a consacré à cette photo [1], il y a quelques jours, a donné un petit coup d’accélérateur : 500 consultations le jour de l’émission et environ 500 autres dans les jours qui ont suivi. Ce billet a été publié pour la première fois le 15 août 2007 sur l’ancienne formule de ce blog (qui ne disposait pas de statistiques aussi détaillées que celles que fournit Spip et qui n’entre donc pas dans ces calculs). Depuis le passage à la formule actuelle du blog (septembre 2008) il ne se passe pas un seul jour sans que le billet soit consulté plusieurs fois. [2] La très grande majorité des visiteurs provient de Google. [3] Loin derrière, on trouve quelques autres moteurs ou index. Parfois, quelques blogs et forums renvoient également au billet.

De ces données on peut rapidement déduire que la quasi-totalité des lecteurs de ce billet est constituée de visiteurs occasionnels (qui ne connaissent donc pas ce blog). Qui sont ces lecteurs et qu’est-ce qui les motive ? Pourquoi ont-ils soudainement l’idée de rechercher ce sujet dans Google ? Cette image est-elle tellement incrustée dans la culture collective pour qu’on ait spontanément envie d’en savoir plus ? Les entrants ont-ils entendu parler de cette image, par la presse, par des sites internet, par leurs amis ?

Il est certes établi depuis longtemps qu’il s’agit ici d’une des icônes les plus connues de la barbarie et des souffrances que les guerres modernes engendrent envers les civils. L’image de la douleur d’un enfant, symbole de pureté et d’innocence, ne peut qu’apitoyer le spectateur et déclencher les plus vives réactions. La sympathie naturelle que suscitent les enfants se transforme en une intense empathie lorsqu’ils sont victimes de souffrances. Pour beaucoup, cela représente la dernière des cruautés (il n’est qu’à voir les réactions ulcérées en présence de crimes sur des enfants). Ici, la nudité de la fillette, vue autant comme une atteinte à sa pudeur que comme un dénuement extrême, en rajoute au registre de l’effroi. Dès sa publication, l’image a fait grand bruit. Dans une période où la guerre du Vietnam - de plus en plus contestée - faisait continuellement la une des médias, elle a marqué les esprits au point d’obtenir rapidement son statut d’icône. La personnification ultérieure de la victime - qui s’en est sortie et mène une vie publique marquée par sa pénible expérience - compte sûrement dans la persistance de cette icône.

Il est difficile de caractériser le public intéressé par cette image. Si cette icône est aussi marquante, c’est moins parce que les valeurs qu’elle défend sont partagées par la plupart des gens, que parce que ce qu’elle montre est ressenti comme insoutenable par tout un chacun. Dès lors, tout le monde est susceptible de chercher des références sur cette image. Il suffit d’avoir une connexion internet. (Et du coup, mon questionnement est un peu vain ;-) Je ne suis pas pour un internet fouineur - comme il s’en profile dans certaines démocraties tout près d’ici - mais je ne peux m’empêcher de « remonter » vers quelques sources, lorsqu’elles s’affichent de manière transparente (referers). Pour ce que je peux voir (je n’ai aucune compétence de hacker) il y a effectivement une grande diversité de personnes s’intéressant au sujet. Tout au plus, ai-je noté que le sujet émouvait souvent un public de jeunes filles ingénues, découvrant avec écoeurement les cruautés du monde, ainsi que le « voyeurisme » et l’« insensibilité » des photographes de presse.

On peut remarquer qu’il n’y a aucun commentaire sur ce billet (ils sont maintenant fermés, mais ils sont restés ouverts pendant très longtemps). D’après les analystes qui constatent globalement qu’entre 1% et 1‰ de visiteurs laissent un commentaire, il devrait y en avoir entre 10 et 100 ! Ces visiteurs peu actifs ne sont sûrement pas des habitués des blogs ou, plus largement, des débats. Ils ne s’intéressent pas outre mesure à la photo (le principal sujet de ce blog), mais à un sujet figurant sur une photo, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. (S’ils s’intéressaient à la photo, ils reviendraient peut-être, mais ce n’est pas ce que je constate.)

Pour tenter d’y voir plus clair, essayons de comprendre les données, objectives (?), fournies par les mots-clés que saisissent les visiteurs sur Google. En tête des demandes viennent Nick Ut et Kim Phuc (2e et 3e rang de la page de résultats). Cela pourrait dénoter que les visiteurs qui accèdent le plus au billet sont déjà des « connaisseurs » puisqu’ils savent les noms des protagonistes (dans un idiome peu familier, de surcroit). Mais cet effet est trompeur, car ce sont des noms propres. On peut les considérer, du point de vue d’un moteur de recherche, comme exclusifs. S’ils sont saisis correctement ils mènent au but sans histoires. Il n’en va pas de même pour tout un groupe de mots qui peuvent être permutés, réarrangés et réassortis pour obtenir un bon résultat. Ainsi, les ensembles... petite fille nue napalm, fille nue napalm, petite fille napalm, fille napalm, nue napalm, kim phuc napalm, nick ut napalm, etc... sont tous classés au premier rang de la page de résultats de Google. Ensemble, ils constituent la grande majorité des requêtes qui aboutissent. On peut remarquer que napalm en fait toujours partie, mais utilisé seul, il ne mène au billet qu’à la 3e page de résultats. Petite fille ou petite fille nue ne mènent à rien de ce que nous recherchons (on s’en doutait). En ajoutant d’autres mots tels que guerre, Vietnam, photo, brûlée, on arrive à de nombreux autres arrangements qui tous donnent un résultat dans les premiers rangs de la page. Google ne nous en apprend donc pas beaucoup sur les motivations des visiteurs tant les mots-clés utilisés sont banals et tombent sous le sens. Tout au plus, pourrait-on dire que Google fait bien son boulot, mais ce n’était pas le but de ce billet ;-) Il faut toutefois tempérer cette appréciation en considérant que les résultats actuels sur Google ne donnent pas un aperçu des plus utiles, car ils sont fortement mobilisés par le documentaire d’Arte, dont de nombreux sites signalent simplement le passage, sans apporter aucune autre information pertinente. Cela met en lumière un défaut du système de référencement de Google : le classement des résultats n’est pas forcément représentatif de la pertinence des contenus. Des sites, ayant de façon générale, un bon ranking, reprenant tous ensemble le même communiqué de presse sont capables de polluer des pages entières de résultats. Il faut ensuite beaucoup de temps pour constater une décantation.

Pour reprendre la thématique des images iconiques ou des images d’enfants victimes de la guerre, on peut relire ces articles :
Edgar Roskis : Intifada pour une vraie paix - Images en boucle (Le Monde Diplomatique)
André Gunthert, sur son ancien blog :
- Le nom de la rose
- Insoutenable : la guerre ou son image ?

Signalons 2 sources importantes (déjà mobilisées sur mon billet original) concernant l’image de la petite fille au Napalm :
Horst Faas [4] and Marianne Fulton - The survivor - Phan Thi Kim Phuc and the photographer Nick Ut (in english)
Gerhard Paul - Die Geschichte hinter dem Foto - Authentizität, Ikonisierung und Überschreibung eines Bildes aus dem Vietnamkrieg (auf Deutsch)

Notes:

[1] Docu dilué sur près d’une heure - alors que le contenu véritable tiendrait sur une feuille A4 - où on n’apprend aucune chose qu’on ne savait déjà et où on assiste surtout à un cabotinage du photographe qui frise l’indignité.

[2] Environ 19 visites par jour, en moyenne, depuis la nouvelle mouture du site.

[3] Tests effectués les 21 et 22.02.10 sur Google (fr).

[4] Responsable photo du bureau d’AP au Vietnam qui a pris sur lui de publier la photo.

Béat Brüsch, le 23 février 2010 à 23.31 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: blogosphère , guerre , photojournalisme , éthique
Commentaires: 1

Le World Press Photo a décerné ses médailles annuelles. L’image de l’année, que vous avez vue en petit dans vos journaux préférés - pour ceux qui en lisent encore ! - n’a pas déchainé les passions. Elle a été souvent signalée par une note polie, qui semble plus dictée par une déférence consensuelle envers le sujet de l’image, que par ses qualités réelles. La photo de Pietro Masturzo représente trois femmes qui crient leur révolte sur les toits dans la nuit de Téhéran. On voit surtout le paysage urbain et l’ambiance crépusculaire un peu feutrée par le halo noir tout autour de l’image. Ce n’est qu’en scrutant qu’on distingue ces trois femmes. Si la photo est assez grande, on peut noter que l’une d’entre elles tient ses mains en porte-voix. C’est tout. On peut parler ici d’une photo « intellectuelle », car sans sa légende et sans un minimum de connaissances du contexte de la crise iranienne, on ne peut pas voir ce que cette image nous dit. Il est assez inhabituel que les protagonistes d’une image d’actualité soient représentés aussi petits dans leur décor. Sans jouer sur les mots, il faut reconnaitre qu’ici, cela apporte une certaine dimension, un espace où raisonnent les cris de révolte. (Il faut reconnaitre aussi que des téléobjectifs permettant d’opérer dans de si sombres conditions n’existent pas encore :-)

JPEG - 60.5 ko
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© Pietro Masturzo

Bien qu’elle s’inscrive dans un contexte dramatique, l’image est douce. Ce n’est pas ce qu’on attend habituellement d’une photo de presse. Qu’un concours aussi prestigieux que le WPP récompense une photo exigeant un peu de recul, d’imagination et de contextualisation est bienvenu, car les journaux, qui courent après leur rentabilité, n’ont pas forcément le courage (ou l’opportunité) de le faire. Mais que ceux qui, suite à ce grand prix, craignent un certain alanguissement de la photo de presse se rassurent. Ils trouveront, en consultant les diaporamas visibles sur le site du WPP, un lot d’atrocités particulièrement sanglant avec quelques images insoutenables. (Nous savons tous ce qu’est un lynchage. D’en voir les photos est une expérience vraiment éprouvante.) On en oublierait presque qu’il y a aussi dans cette livrée, de belles séries très lumineuses qui redonnent de l’espoir.

Presque confidentiellement, le WPP récompense pour la première fois, une image d’amateur. C’est aussi l’Iran qui en est le théâtre, avec une photo à prétention iconique, tirée de la vidéo de la mort de Neda. Cela n’a pas échappé à Fanny Lautissier qui en parle sur son blog Photogrammes.

À lire aussi : les piquantes digressions, à propos du World Press Photo, de Hamideddine Bouali sur son Blog du Photographique.

Béat Brüsch, le 16 février 2010 à 01.00 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: WorldPressPhoto , photojournalisme
Commentaires: 2
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