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Impressions, anecdotes et coups de coeur.

Il y a près de 50 expos à se mettre dans l’oeil (comptez 3 jours et quelques litres d’eau fraîche pour tout voir !). Cette année, comme vous le savez, c’est à Raymond Depardon que nous devons une grande partie des expositions majeures présentées à Arles.

Le nombre de touristes, venus exprès ou par hasard ne ment pas : le charme de la vieille ville d’Arles opère toujours et c’est un plaisir que de se balader dans ses ruelles, muni du plan officiel à la recherche du prochain lieu d’exposition.

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Paul Graham - Eglise des Trinitaires
© B. Brüsch

J’ai rarement vu autant de touristes avec autour du cou, de gros appareils photo prestigieux, souvent munis d’accessoires et d’objectifs habituellement réservés aux pros des manifestations sportives ! Que peuvent-ils donc bien faire avec tout ce barda ? Font-ils des photos ? Ou est ce qu’ils se la pètent en se prenant pour HCB ? Certains (plus rares) portent le Leica de grand-papa en bandouilère, comme un colifichet.

J’ai assisté, sans le vouloir, à la remise des prix et soirée de clôture des rencontres. Sans le vouloir, car je tenais absolument à voir la prestation du Groupe F appelé à se produire en fin de cérémonie. 12 Euros par personne, pour le petit peuple non-badgé, contre une dizaine de minutes de spectacle, après des plombes de discours, cela fait cher le pétard ! Et cela fait aussi un peu pingre vis-à-vis du touriste qui fait (un peu) vivre la ville. Bien que courte, la prestation du Groupe F fut pourtant grandiose. Le Groupe F est une fameuse équipe d’artificiers qui renouvellent le genre avec un brio inouï. Là où les artificiers habituels nous présentent chaque année les mêmes feux, avec juste une surenchère quantitative en guise de nouveauté, le Groupe F se distingue avec de véritables mises en scène extrêmement imaginatives, sensées et maîtrisées avec beaucoup de sang froid.

J’avoue que cette remise des prix a tout de même attiré mon attention sur quelques personnalités intéressantes, qu’elles soient lauréates ou « simplement » nominées. Vous trouverez tous les nominés sur le site et dans le catalogue des Rencontres. J’y reviendrai prochainement avec mes coups de coeur.

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L’un des anciens ateliers SNCF
© B. Brüsch

Que voir, si vous êtes juste de passage ? Mon conseil, en toute subjectivité, va sans hésiter au remarquable ensemble présenté au Parc des (anciens) ateliers de la SNCF. Vous y trouverez la plupart SNCF des « Compagnons de route » [1] de -Depardon et la plupart « des photographes du politique et de la société ». [2] Je sais, il reste plein d’autres choses intéressantes, mais il y a là déjà de quoi remplir plus de 3 heures de visite. L’endroit est étonnant. Les volumes des ateliers sont assez vastes pour permettre d’agencer les différentes expositions entre elles en ménageant, tantôt la distance, tantôt le rapprochement nécessaires. Le cadre donné par l’architecture des bâtiments est assez puissant pour renforcer la cohérence de l’ensemble des sujets. Le lieu est un peu excentré (navettes gratuites toutes les 10 minutes devant l’Office du Tourisme - il y a des possibilités de parking). Ce n’est pas climatisé, on ne peut pas tout avoir !

Expositions visibles jusqu’au 17 septembre 2006, tous les jours de 10 h à 19 h. Site des Rencontres d’Arles. Livre-catalogue des Rencontres (500 pages - 44 Euros) aux éditions Acte-Sud. Site de la ville d’Arles.

Notes:

[1] Compagnons de route : Daniel Angeli, Guy Le Querrec, Gilles Caron, Don McCullin, David Burnett, Susan Meiselas, Jean Gaumy, Roman Cieslewiicz, Claudine Doury, Jean-Marc Durou.

[2] Des photographes du politique et de la société : Philippe Chancel, Malik Nejmi, Gilles Leimdorfer, Olivier Jobard, Julien Chapsal, Vincent Debanne, Jean-Christophe Béchet, Meyer, Gilles Coulon, Olivier Culmann, Cyrus Cornut, Raphael Dallaporta, Marion Poussier, Laurent Guenaud, Stéphane Lagoutte, Franck Gérard.

Béat Brüsch, le 13 juillet 2006 à 00.10 h
Rubrique: Voir de ses yeux
Mots-clés: Arles
1 commentaire:
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    1

    J’y ai fait deux visites, deux jours différents et c’est vrai qu’il y fait particulèrement chaud. Je me demande comment réagissent à la fois le matériel (projection vidéo qui tourne en continu) et les tirages eux-mêmes qui doivent endurer des températures hors de la moyenne. Je ne parle même pas des gardiens de salles, mais c’est le lot de pas mal de gens qui travaillent, ces temps-ci...

    ***le système anti-spam est capricieux (deux fois que j’essaie d’envoyer le message->lecture des lettres un peu difficile)

    Envoyé par holbein, le 26.07.2006 à 07.34 h
    En ligne ici