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Après les retoucheurs maladroits, voici les retoucheurs optimistes. Le journaliste et auteur Samuel Müller s’est procuré 100 plats cuisinés industriels. Après les avoir préparés, il les a soigneusement photographiés. Sur son site, il nous livre une comparaison passionnante entre l’image figurant sur l’emballage et le plat effectivement obtenu. Le résultat n’est pas triste et vaut son pesant de sauce grise et de pâtes avachies. Certains plats ne s’en tirent pas trop mal en ne franchissant pas des limites généralement convenues (couleurs vivifiées). Mais les plats en sauce ne s’en relèveront pas !
Tous les consommateurs de ces produits se rendent bien compte qu’on les a trompés, du moins par l’image. On ne nous dit pas si les produits sont bons... et je n’ai pas envie d’y goûter ;-( Mais si les consommateurs y reviennent, c’est qu’ils y ont trouvé leur compte. On peut dès lors se demander s’ils ne font pas une sorte de transfert de l’image qui les porte à croire qu’ils mangent réellement ce qu’ils ont vu sur l’emballage ?
Je ne mets pas d’image, de peur de nuire à la réputation de ce blog qui se targue d’avoir une certaine tenue ;-)

Béat Brüsch, le 9 avril 2008 à 22.50 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: publicité , retouche , société
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Le 17 mars dernier, notre ministre des affaires étrangères, Madame Micheline Calmy-Rey, était à Téhéran pour (aider à) signer un contrat d’exportation de gaz vers la Suisse. Les USA ont sévèrement critiqué ce geste qui « viole les mesures décidées par Washington contre l’Iran ». Selon Iran-resist.org, « ... (Téhéran)... a tenu à impliquer Micheline Calmy-Rey, la ministre suisse des affaires étrangères, afin d’envoyer un message aux pays européens qui n’investissent plus dans le secteur gazier iranien. »
Beaucoup d’observateurs, qui comme moi ne sont pas experts en sciences politiques « stratosphériques », ont néanmoins été frappés par le choix vestimentaire de notre ministre. Une fois n’est pas coutume, parlons chiffons... Notre ministre se distingue véritablement par un goût très sûr pour un habillement de style contemporain exclusif, fait de rigueur, sobre élégance, chic discret, vraiment pas bling bling. Tout cela semble parfaitement maitrisé. On peut donc penser que, pour l’occasion, de se couvrir la tête d’une sorte de tchador fut un acte volontaire et réfléchi. Cela a déplu à certains dont je fais partie. Je me suis senti humilié pour les femmes iraniennes, pour les femmes suisses, et finalement dans le peu de nationalisme qui me reste.
La presse suisse a bien sûr largement diffusé les photos de cette rencontre officielle avec les autorités iraniennes. Sur l’une d’elles, on voit notre ministre affublée de son voile et de son large sourire, habilement saisie sous un portrait de l’ayatollah Khomeini. La photo n’a évidemment pas échappé aux stratèges de la communication de l’UDC - notre nauséabond parti populiste - qui s’est empressé de détourner cette image à son profit pour une annonce publicitaire de recrutement de nouveaux membres. Et ce, malgré l’interdiction prononcée par Keystone - propriétaire des droits - d’utiliser cette photo dans un but publicitaire.

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Le temps, 29-30 mars 2008 - Photo Keystone

Cette photo peu glorieuse de notre ministre, qui pour un simple chiffon, semble acquise aux coutumes barbares de ses hôtes, lui (nous) revient ainsi en pleine figure. Ce n’est certes pas la première fois qu’une photo est crapuleusement détournée. Mais ici, on ne peut s’empêcher de voir qu’on a tendu une perche à des bonimenteurs qui n’ont eu qu’à la saisir.
Cette histoire est relatée dans Le Temps de ce week-end (payant). L’article, pas très sévère, est très bien placé sur une page de droite. Pourtant la publicité de l’UDC, sur la page de gauche vis-à-vis de l’article est bien plus visible (la seule photo fait un quart de page). Comme toujours, la cohabitation d’une pub payante et de sa critique ne manque pas de dégager une impression de faux-cul.
On notera la duplicité de l’UDC, qui dans sa veine populiste fustige une alliance avec le diable, alors qu’il est, par ailleurs, le représentant le plus dur d’une économie libérale qui sera forcément bénéficiaire de cet accord gazier. Sans compter le pied de nez à l’Europe qui doit en faire marrer plus d’un.

Béat Brüsch, le 29 mars 2008 à 19.50 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: manipulation , presse , publicité
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Culturepub, le retour

Culturepub devient www.culturepub.fr. Sensation bizarre... c’est de la télé ou c’est du web ? Je me demandais cela en regardant le 1er magazine hebdomadaire, présenté par Christian Blachas (15 minutes, dorénavant tous les lundis). On se croirait revenu quelques années en arrière, quand le dimanche en fin de soirée, on avait droit aux pépites de la pub. Bon, Blachas à pris quelques rides (et moi aussi !) mais il a toujours sa dégaine de cow-boy cravaté, son bagou à haut débit et une passion intacte. Les sujets, drôles et un rien provocants, défilent comme (d’habitude) dans une émission télé. Pour moi, c’est de la télévision qui passe par mon ordinateur. Il faudra que je m’y fasse : tout est dans tout et réciproquement ;-) Les télés arborent un look inspiré par les boutons et les menus vus sur le web (mais pas interactifs du tout !). Et les sites web passent des émissions de télé.
Pourtant, dans le communiqué de Christian Blachas, repris en choeur par tout ce qu’internet compte de « copypasteurs de communiqués », on peut lire : « Cela n’a rien à voir avec l’émission de télé parce que nous pensons que, sur le net, il ne faut pas faire la même chose qu’à la télévision ». Bon, mais alors pourquoi faut-il cliquer sur un bouton « voir l’émission »... pour voir l’émission ?
Faisons la part des choses. Avec la mise à disposition de milliers de clips de pub, classés selon divers critères et accessibles gratuitement, le nouveau culturepub est bel et bien un outil moderne, que seul internet peut concrétiser. On ne va pas bouder son plaisir, c’était juste une petite remarque en passant ;-)

Béat Brüsch, le 27 novembre 2007 à 16.15 h
Rubrique: Regarder en ligne
Mots-clés: publicité , vidéo
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Pub magazine pour une carte de crédit : « Carouge, 14:23. Elle désire, je promets, j’offre, elle n’en croit pas ses yeux. »
Moi non plus, je n’en crois pas mes yeux : ils ont un clocher comme ça, à Carouge ? Ne serait-ce pas plutôt à Zürich qu’on en trouve un pareil ? Voici une image du Grossmünster de Zürich prise depuis presque le même emplacement.
Carouge est une charmante petite ville jouxtant celle de Genève. Les Genevois aiment bien s’y rendre pour ses boutiques à la mode, ses bistrots et pour l’ambiance sympathique qui y règne. Zürich est sûrement très sympathique aussi. Mais c’est tellement loin (au moins 280 km d’autoroute !) Les romands se contenteront donc d’une adaptation de la pub zürichoise. Ils n’y verront que du feu. Et les Carougeois apprécieront. Voici la même annonce « localisée » à Zürich.
Bien sûr, il faut relativiser la gravité de cette substitution d’image. Ce n’est pas la guerre et il n’y a pas catastrophe nationale. Il ne s’agit que d’une pub. N’empêche que cela illustre parfaitement le malaise que ressentent les romands vis-à-vis de Zürich. Nous en parlions dans le commentaire de cet article, ci-dessous. Je me cite : « ... Les plus grandes agences de pub sont à Zürich, capitale économique conquérante, passablement arrogante, un peu branchouille, et surtout, de culture suisse allemande. Ce dernier point n’est pas une tare, mais c’est une différence ! La manière de s’adresser aux gens, l’humour, les connivences, etc, ne sont pas les mêmes qu’ici... » Faut-il ajouter que les images non plus, ne peuvent se substituer ?
J’ai flouté la raison sociale de la banque, on ne va pas lui faire de la pub en plus ! Quant à l’agence de pub, c’est par pure charité que je ne la cite pas.

Béat Brüsch, le 1er novembre 2007 à 22.15 h
Rubrique: A propos d’images
Mots-clés: publicité , société
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Le clip 118 Projec’t est sorti le 18 septembre 2007 pour sensibiliser le public au nouveau numéro de téléphone des urgences. Suite à de récents changements, celui de la centrale d’alarme du feu (118) est régulièrement saturé de demandes de renseignements inopportunes (1811). Il faut dire, à la décharge des usagers, qu’aucune campagne d’information digne de ce nom n’avait été organisée jusqu’ici.
Las, les pompiers ont pris les choses en main. Pour un budget dérisoire de 2’000 Francs Suisses (environ 1’200 Euros), sans autre professionnel qu’un musicien, ils ont réalisé un clip qui cartonne sur l’internet et les télévisions du monde entier. À l’heure où je publie, YouTube en est déjà à 47’962 visionnements. [1]
Comme le dit Thierry Mertenat sur la Tribune de Genève (payant) : « Une leçon sans frais pour tous les professionnels du casting et des ruineux montages financiers. » Qu’il me permette d’ajouter : la fraîcheur et la spontanéité des acteurs, le côté « do it yourself » qui se voit un peu, ainsi que la sympathie générale du public pour les pompiers, sont des qualités constitutives du succès de ce clip. Et cela, il est vrai qu’aucun casting, ni aucune boîte de prod n’auraient pu le « fabriquer ».
Voir ici le site officiel des pompiers qui parlent de leur clip.

Notes:

[1] Mise à jour : 24 heures plus tard, il y a eu 67’516 visionnements.

Béat Brüsch, le 27 septembre 2007 à 12.50 h
Rubrique: Les nouvelles images
Mots-clés: amateur , publicité , vidéo
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