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Les archives de Harald Szeemann, le prolifique curateur d’expositions (décédé en 2005), ont été rachetées par le Getty Research Institute. Selon sa fille, Una Szeemann, la Confédération n’aurait jamais cherché à acquérir ce fonds d’un de ses brillants ressortissants, riche de 36’000 photos, 28’000 livres, un millier de boites de correspondance contenant ses échanges avec les plus grands artistes contemporains pour la réalisation de quelque 300 expositions. À la direction de l’Office fédéral de la culture, on déclare être soulagé d’apprendre que le repreneur soit « une institution sérieuse comme le Getty Research Institute ». S’il est vrai que la collection aurait pu tomber plus mal, on regrettera tout de même que la Suisse dénote toujours une attitude frileuse pour l’art contemporain. La Suisse est sûrement trop petite et trop besogneuse pour s’intéresser à d’aussi vaines causes. Peut-être craint-on inconsciemment les réactions de notre bienveillant parti ultraconservateur qui ne manque jamais de fustiger cette culture si éloignée du peuple. D’autres parlaient d’« art dégénéré ».