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photographes, galeries de photo et autres images à voir en ligne

Culturepub, le retour

Culturepub devient www.culturepub.fr. Sensation bizarre... c’est de la télé ou c’est du web ? Je me demandais cela en regardant le 1er magazine hebdomadaire, présenté par Christian Blachas (15 minutes, dorénavant tous les lundis). On se croirait revenu quelques années en arrière, quand le dimanche en fin de soirée, on avait droit aux pépites de la pub. Bon, Blachas à pris quelques rides (et moi aussi !) mais il a toujours sa dégaine de cow-boy cravaté, son bagou à haut débit et une passion intacte. Les sujets, drôles et un rien provocants, défilent comme (d’habitude) dans une émission télé. Pour moi, c’est de la télévision qui passe par mon ordinateur. Il faudra que je m’y fasse : tout est dans tout et réciproquement ;-) Les télés arborent un look inspiré par les boutons et les menus vus sur le web (mais pas interactifs du tout !). Et les sites web passent des émissions de télé.
Pourtant, dans le communiqué de Christian Blachas, repris en choeur par tout ce qu’internet compte de « copypasteurs de communiqués », on peut lire : « Cela n’a rien à voir avec l’émission de télé parce que nous pensons que, sur le net, il ne faut pas faire la même chose qu’à la télévision ». Bon, mais alors pourquoi faut-il cliquer sur un bouton « voir l’émission »... pour voir l’émission ?
Faisons la part des choses. Avec la mise à disposition de milliers de clips de pub, classés selon divers critères et accessibles gratuitement, le nouveau culturepub est bel et bien un outil moderne, que seul internet peut concrétiser. On ne va pas bouder son plaisir, c’était juste une petite remarque en passant ;-)

Béat Brüsch, le 27 novembre 2007 à 16.15 h
Mots-clés: publicité , vidéo
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Images vues à Visa 2007

Sergey Maximishin doit être un géant. Il arpente un territoire immense, qui s’étend sur plus de onze fuseaux horaires, couvrant toute l’ancienne URSS et ses voisins au sud. Il cherche à comprendre ce qui arrive à son pays depuis que la perestroïka a voulu tout changer. Il se rend là où aucun photographe ne va et en ramène des images bouleversantes d’humanité, car ce qui l’intéresse, ce sont les gens. Ceux qui, sous tous les régimes, ont été oubliés. Ceux qui doivent bien continuer à se débrouiller pour vivre, en ramassant les miettes d’un gâteau que d’autres se sont attribué. Il ne se passe rien de sensationnel dans les images de Maximishin. Juste quelques petits désespoirs affleurants au détour de situations absurdes. Les poissons volent, même congelés. Les clowns tristes voyagent en autobus. On met sa plus belle cravate pour prendre le télésiège. Les bustes de l’Hermitage ressemblent à la gardienne du musée. Poutine a une tête de croque-mort. Tout est normal dans le pays. Rien ne bouge, mais tout peut arriver.
Les compositions sont magistralement agencées. Le sens du cadrage est époustouflant. La couleur, souvent en grands à-plats, y tient un rôle prépondérant. L’approche, pleine d’empathie, peut faire penser au courant de la photo humaniste né après guerre en France. L’humour grinçant en plus. Sergey Maximishin est né en 1964 en Crimée. Il fait son service militaire comme photographe dans l’armée rouge à Cuba. Il obtient un diplôme de physique à l’Institut polytechnique de Leningrad, puis il travaille dans le laboratoire d’expertise scientifique et technique du Musée de l’Hermitage. En 1998, il étudie à la faculté de photojournalisme de Saint Petersbourg. Il collabore un temps au journal Izvestia. Depuis 2003 il travaille pour Cosmos et Focus.
Sur son site internet, on peut admirer un généreux portfolio. (De mémoire, il contient la plupart des photos vues à Visa.) Allez-y, cela vaut largement le voyage.
L’exposition était tirée du livre : Le Dernier Empire : 20 ans plus tard, de Sergey Maximishin (Ed. Leonid Gusev, 40 €. Texte en anglais). J’ai cherché ce bouquin chez mon libraire favori, il ne l’avait pas. Et j’ai trouvé ceci sur internet... [MàJ : le livre est de nouveau disponible]

Béat Brüsch, le 2 octobre 2007 à 16.55 h
Mots-clés: exposition , photographe
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Images vues à Visa 2007

Sous le titre « À marche forcée », Samuel Bollendorf a présenté à Visa, un reportage sur les oubliés de la croissance chinoise. Sous les dehors clinquants du « libéralisme communiste triomphant », le miracle économique a des aspects bien sombres. Les trois quarts des 500.000 paysans chinois vivent en dessous du seuil de pauvreté. Tout ce petit peuple de miséreux, les mingongs, est condamné à migrer à l’intérieur du pays pour se faire employer à vil prix, dans des conditions épouvantables, à la merci de pouvoirs corrompus. Samuel Bollendorf s’est rendu plusieurs fois en Chine pour réaliser ses photos.Il raconte dans une petite interview combien il a dû ruser pour réaliser son travail. En prenant connaissance de son reportage, on comprend aisément que la face qu’il nous présente n’est pas celle que souhaitent montrer les autorités à la veille de la grande opération de com qu’est l’organisation des Jeux olympiques. Au-delà de cette mascarade annoncée, ce reportage donne la mesure du cynisme sur lequel reposent nos échanges commerciaux avec la Chine. Nos entreprises ne pourront jamais être concurrentielles avec des systèmes érigés en bagnes. Quand on vous dit que l’argent n’a pas d’odeur...
Une galerie de 46 photos est en ligne ici (les commandes du diaporama sont tout en haut, à droite). N’omettez pas de lire les textes ! Les photos ont un aspect très brut. Je ne saurais dire si cet effet est recherché ou s’il est seulement dû aux conditions difficiles des prises de vue. L’éclairage naturel, sans aucun artifice et sans aucune volonté visible d’en améliorer le rendu, y est sans doute pour beaucoup. Cela demande parfois un petit effort de décodage. Toujours est-il que cette sorte d’impitoyabilité renforce l’effet dramatique (s’il en était besoin).
Le photographe français Samuel Bollendorf est né en 1974. Il est membre du collectif l’Oeil public depuis 1999. Depuis cette page, vous aurez accès à quantité de reportages de cette agence. « À marche forcée » a été réalisé grâce à une bourse du Centre national (français) des arts plastiques.

Béat Brüsch, le 24 septembre 2007 à 16.00 h
Mots-clés: exposition , photographe , société , voir
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Ceux qui me lisent auront remarqué que je ne parle pas souvent de livres ou de revues. Je n’ai évidemment rien contre l’imprimé, bien au contraire ! Mais comme nous sommes sur internet, il me semble naturel de privilégier les images que l’on peut voir (aussi) sur internet. C’est plus direct : il y a quelque chose à voir au bout du clic. Mais il ne faut pas oublier que, souvent, ces petites images pixellisées ne peuvent pas montrer tout ce que l’auteur y a mis. Au lecteur de chercher à en voir plus, s’il a été accroché... Ces précisions étant faites, passons tout de suite à une exception à la règle.
La dernière livraison d’ImagesMagazine (no 22, mai-juin) est chez votre marchand de journaux et présente, sur une quarantaine de pages, l’agence Magnum qui fête le 60me anniversaire de sa fondation. ImagesMagDe nombreuses photos y sont à voir, permettant de documenter la chronologie de la prestigieuse agence de photos. Les contributions importantes des membres de l’agence, mais aussi leurs apports majeurs à l’histoire de la photo, sont commentées. En parcourant ces pages, on a quelques fois l’impression que tout ce qui compte dans la photo du 20e siècle a passé par Magnum ! (Désolé pour les autres - mais c’est juste une impression ;-) Toujours est-il, que l’évolution du photojournalisme, du classique reportage « objectif » au témoignage en profondeur, doit énormément aux engagements des photographes de Magnum. Par ailleurs, ce sont pratiquement 60 ans d’histoire contemporaine qui défilent sous nos yeux.
Il y a toujours de bonnes images à voir sur le site de Magnum. À l’heure de ce billet, le site Magnum-Festival est toujours en chantier...
Figure également dans ce numéro d’Images, un compte rendu du colloque « Faut-il avoir peur des photographes amateurs ? ». J’y reviens dans mon prochain billet...
PS : La reliure du magazine laisse à désirer. Après quelques consultations, certaines pages commencent déjà à se démonter !

Béat Brüsch, le 20 mai 2007 à 23.50 h
Mots-clés: agence , lire
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Lendemain d’élections : gueule de bois pour la moitié des Français... champagne pour les autres ! (Mais gaffe, ça donne aussi mal à la tête !) moutonsPour s’en remettre, voici, découvert dans La Boîte à Images, un photographe qui nous plonge dans une France insouciante, pleine d’humour et de tendresse. Celle des ruelles fréquentées par Prévert ou Doisneau. René Maltête est né en Bretagne en 1930. Il commence à prendre des photos dès l’âge de 16 ans et se retrouve, en 1952, assistant-metteur-en-scène-stagiaire de Jacques Tati (tiens, tiens...!) et de Claude Barma. Les temps sont durs, il doit pratiquer plusieurs petits métiers pour subsister. En 1960, il réussit à faire publier son livre « Paris des rues et des chansons », muni de textes de Prévert, Vian, Brassens, Trenet, Mac Orlan. D’autres livres suivront, voir liste ici. Ses images sont remarquées et publiées par la grande presse internationale. Mais jamais René Maltête ne sera envoyé en reportage par un journal, préférant voyager en toute indépendance. Tant mieux pour nous ! Son fils Robin maintient un site où vousregarderez un superbe diaporama de 60 photos. Une bienfaisante cure de bonheur en ces temps qui s’annoncent difficiles.

Béat Brüsch, le 7 mai 2007 à 18.18 h
Mots-clés: photographe , société
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